Geoffrey Sebille : Softly Spoken Magic Spells ? C’est quoi ce nom à coucher dehors les gars ? Et pourquoi pas Killing Me Softly Spoken A Kind Of Magic Spells On The Road ?
Steeve Gruson (batterie/chant) : Si tu étais aussi cultivé qu’arrogant, tu saurais que Softly Spoken Magic Spells est tiré de la chanson Breathe, elle-même extraite de l’album The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, qui nous a beaucoup influencés à nos débuts. Même si nous avons évolué il en reste forcément quelques réminiscences dans nos titres les plus progressifs. Et je te ferais remarquer qu’il n’y a pas que des « gars », comme tu dis, dans le groupe.
G.S : Autant pour moi. D’ailleurs tu aurais le 06 de la jolie blonde au clavier ?
S.G : Évidemment que je l’ai, c’est ma femme.
G.S : (…) Ah ok, oh dis donc, t’as vu, c’est rigolo, nos initiales, c’est les mêmes mais à l’envers.
S.G : Génial …
G.S : Chanter et jouer de la batterie en même temps, c’est pas trop dur ?
S.G : Ça doit être aussi compliqué que d’écrire et de penser en même temps pour un journaliste.
G.S : Non mais je veux dire, c’est rare quand même les batteurs-chanteurs de nos jours ?
S.G : Fleetwood Mac, Phil Collins, 3 Doors Down, Jack White, Eagles, Underoath, Kiss, période Peter Criss, Soft Machine, Roger Taylor chez Queen et je ne te parle pas de Bernard Minet. T’as des questions intéressantes sinon ?
G.S : Euh … Comment définiriez-vous votre style ?
S.G : Ah, tu vois quand tu veux. Je dirais pour ma part que notre musique est teigneuse, planante et psychédélique.
Lucie Suel (claviers/chant) : On aime bien les mélanges, les sonorités électroniques avec les instruments vintage, par exemple.
Eric Delabre (basse) : Les ambiances dark avec d’autres plus lumineuses.
Maxime Dzierzynski (guitare/chant) : Des fois, on sent la pop, des fois on sent le métal.
G.S : Et la sortie de votre album, vous la sentez comment ?
S.G : On s’est donné le temps, une année exactement, pour le peaufiner et le faire sonner exactement comme nous l’entendions. On veut surtout que ça soit la plus belle carte de visite au monde pour trouver des concerts.
G.S : Vous dites que la basse de SSMS sonne comme une vieille Norton. Je ne connaissais pas cette marque d’instrument.
E.D : C’est normal, c’est une marque de moto. C’est juste pour souligner le côté rugueux, mécanique, fulgurant de notre musique. La métaphore, c’est pas au programme dans les écoles de journalisme ? |
G.S : Ça y est, j’ai une super question, c’est quoi vos influences ?
S.G : C’est vrai que c’est très original comme question. Mais bon, puisqu’il faut passer par là, je dirais : Deus, Girls Against Boys et, pour changer, Pink Floyd.
L.S : Sonic Youth, les Warlocks …
G.S : J’ai pensé à Oasis, REM et même à Kula Shaker. Ça craint pas de sonner années 90 en 2011 ?
M.D : Tant que c’est assumé, ça craint pas. On avait tous plus ou moins 20 ans dans les années 90. C’est donc logique que la musique qui nous ait nourris au cours de cette période se retrouve dans SSMS. Cela dit, nous étions plus branchés Nirvana et Pearl Jam qu’Oasis.
G.S : Dans ce disque, on vous entend répéter « Wake up, before you get cold », « I’m burning » … vous avez des problèmes d’acclimatation ?
S.G : Des problèmes d’apesanteur peut-être, d’où la lenteur et la nonchalance qui transpirent parfois dans ce disque. Côté textes, nous évoquons surtout l’état des relations humaines et qui plus-est, des relations entre les hommes et les femmes. Et pour reprendre le jargon météorologique, il faut bien reconnaître que ces histoires ont tendance à commencer dans une chaleur bienveillante pour finalement se vautrer dans une indifférence froide.
G.S : Dans le supplément de chasse magazine N°78, vous dites que SSMS ne sera jamais reggae, ska, funk ou chanson française ? N’est-ce pas contradictoire avec la notion d’évolution inhérente au statut de l’artiste ?
L.S : Chacun change à sa manière. Notre évolution majeure a été d’intégrer des éléments électroniques à un son initialement rock. On veut juste dire que SSMS ne sera jamais un groupe de bal qui enchaînera une chanson rock, puis une chanson reggae puis une chanson …
G.S : Ah d’accord. Bon bah voilà, c’était ma dernière question.
S.G : Ça sera donc ma dernière réponse. C’était l’interview la plus pénible de ma carrière.
G.S : Ça tombe bien, elle n’a jamais eu lieu. Mais c’était ça ou vous n’aviez pas de bio.
S.G : Ça se tient. |